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Histoire du joaillier Art Déco Gérard Sandoz

Boucles d’oreilles en onyx et jade de Gérard Sandoz

Gérard Sandoz a une histoire atypique dans le monde de la joaillerie française, tout d’abord parce qu’il est héritier d’une longue dynastie de joailliers (comme Jean Fouquet ou Raymond Templier), les Sandoz . Il représente  la troisième génération de joaillier de cette famille. Ensuite, parce qu’il mettra fin à sa carrière de joaillier pour se consacrer au cinéma (1934). Il laissera néanmoins des pièces d’une beauté et d’une finesse rares.
Gérard Sandoz (1902-1995) vient d’une famille de bijoutiers (fils de Gustave-Roger Sandoz) et a commencé à concevoir des pièces géométriques (références au cubisme) pour la firme Sandoz alors qu’il n’était qu’ un adolescent.
Son style se caractérise par des figures abstraites et des références monumentales et sculpturales. Sandoz va travailler le quartz ou l’améthyste, moins chers que les pierres précieuses. Ses bijoux vont gagner en volume et seront épurés, on parle alors d’approche sculpturale du bijou. Sandoz allie la tradition de l’orfèvrerie et de la joaillerie à la nécessité des arts industriels.
Son esthétisme  est qualifié de lourd et de masculin, mais il était adapté à l’iconographie du Jazz ainsi qu’à l’image de plus en plus forte de la femme libérée et androgyne.
Gérard Sandoz est avant tout  joaillier et orfèvre, mais il a néanmoins réalisé quelques vases (dinanderie). Ses vases sont très rares. Une quinzaine de vases, tous en cuivre, sont réalisés entre 1923 et 1924. Comme son oncle Paul Follot, il donne ses vases à monter chez Claudius Linossier, puis se charge des décors.
Jean Fouquet, Gérard Sandoz et Raymond Templier sont en 1929 membres fondateurs de l’Union des artistes modernes. Fers de lance des bijoux Art déco, ils font la promotion  des formes simples, géométriques, et adoptent une esthétique industrielle inspirée de la machine.
En 1934 Gérard Sandoz se dirige définitivement vers le cinéma, les raisons de ce revirement sont obscures. On ne peut y voir qu’un amour du septième art dans lequel, malheureusement, il n’aura pas laissé une place aussi marquante que dans le monde de la joaillerie.